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Les plantes, et leurs poisons (4): le tabac

Avant propos : je ne fais pas partie de la ligue anti-tabac, et je n’ai pas d’action chez « Nicorette ». Mais le tabac, la plante contient un insecticide naturel pour se protéger qui est aussi un poison notoire : la nicotine.

La nicotine. Elle est bien évidemment connue comme la substance qui procure l’effet psychotrope de la cigarette, et est présente en grande quantité dans les feuilles de tabac.

Une petite molécule toute simple, de la classe des alcaloïdes (puisqu’un atome d’azote fait partie d’un cycle d’atome de carbone). Si vous avez suivi les épisodes précédents, on voit aussi un carbone asymétrique. [La partie de droite est un cycle très connu en chimie appelé pyridine]

Alors oui, la nicotine est un joli poison. 60 mg ingérés, et c’est la mort. Si si ! Ce qui est particulièrement amusant, c’est que d’après les paquets de tabac, la quantité de nicotine effectivement ingérée par cigarette est de l’ordre de 1 à 2 mg. Les (très) gros fumeurs devraient mourir d’empoisonnement, et non de cancers du poumon ou de la sphère ORL !! Heureusement, la nicotine est très vite métabolisée par le corps humain : son temps de demi-vie est d’environ 2 heures (la quantité de nicotine dans le sang diminue de moitiée en 2 heures). De quoi épargner même les « fumeurs acharnés » !!

L’action de la nicotine réside en son action agoniste du « recepteur acetylcholinique nicotinique ». Bref, il intervient au niveau du système nerveux, provoquant une accélération du rythme cardiaque, augmentation de la tension artérielle, libération d’adrénaline.

C’est le moment de rebondir sur ce terme : agoniste, ça veut dire quoi ?

Dans les systèmes biologiques, les usines qui fabriquent tout, qui transforment les espèces chimiques, qui transcrivent l’ADN, qui réparent… sont les protéines, appelées aussi enzymes. Et pour comprendre leur fonctionnement, on a souvent recours à l’image de la serrure et de la clé : Pour que la protéine fasse son travail, il faut qu’une clé, très spécifique l’enclenche : elle ente dans la serrure, et la protéine devient ‘active’. C’est le cas des récepteurs nicotiniques, qui sont des canaux laissant passer, ou non des ions sodium ou potassium, en fonction de la présence, ou non de la clé « acétylcholine ». On y est : une molécule agoniste, c’est une molécule qui rend active la protéine : l’acétylcholine est l’agoniste endogène (celui qui est réellement prévu) des récepteurs nicotiniques. Mais la nicotine en est aussi un agoniste : il va provoquer de la même façon l’ouverture du canal, de façon non régulée par l’organisme, provoquant… son effet (ou la mort, au choix).

Il va de soi que d’autres types de molécules peuvent agir: les antagonistes : c’est comme mettre… un morceau de chewing-gum dans la serrure : les clés ne peuvent plus y entrer, la protéine est bloquée, inactive. Mais cet exemple, on le verra la prochaine fois !

 

Sources :

Wikipedia, bien sûr !

http://www.pharmacie-vivre-sans-tabac.ch/fr/page-dacceuil/facts/substances-dans-la-fumee/nicotine.html