Je souhaitais simplement faire partager ici mes pensées vers un ancien camarade de thèse.
Quand j’étais en thèse à Lyon, il y avait plusieurs étudiants étrangers venant de diverses régions du monde… Italien, Anglais, provenant d’Asie, mais principalement du proche et moyen-orient. Des camarades du Liban (Wissam, Zeynab, Zineb,…), et tout particulièrement Hani Salim, qui venait de Syrie.
Je n’étais pas dans le même laboratoire que lui, mais fréquemment on se retrouvait, pour une cigarette, trois ou quatre blagues, et des galères de chimistes, à coup de conditions de sécurité déplorables, de manip’ qui avaient foiré, de purifications impossibles…
Il avait eu une bourse du gouvernement syrien pour faire sa thèse en France, et s’était engagé à retourner dans son pays natal dès son doctorat en poche, pour enseigner dans une université locale, et, accessoirement, faire son service militaire de deux ans. Il est reparti en 2007 ou 2008, je ne sais plus. Les membres de son laboratoire de thèse ont eu de ses nouvelles jusqu’en 2010. Mais plus aucune depuis.
Je n’ai jamais eu d’idées sur ses opinions politiques, religieuses. On rigolait juste ensemble, en évoquant le fait que la Syrie était sur cette fameuse et ridicule, liste de « l’Axe Du Mal » de l’administration Bush.
Pour une fois, je me fous de quel côté il se trouve, pro ou anti-Assad. J’espère juste qu’il ne participe pas à cette guerre, et qu’il va bien.
Pour les chimistes, Hani faisait de la synthèse totale en chimie organique, (c’est-à-dire de la synthèse de composés naturels à partir de réactifs de base simples, peu onéreux et accessibles). Les trois publications que j’ai retrouvé de lui montrent des méthodologies de synthèse variées, depuis la métathèse jusqu’à l’utilisation de réactions photochimiques,…