Archives pour l'étiquette Petunia

Gif de Science #9 Les graines du Pétunia « fleurs poilues » sauvage

Comment disperser ses graines le plus efficacement possible ? Ce pétunia sauvage à fleurs poilues a adopté la stratégie d’éjecter violemment ses graines le plus loin possible !

Ces graines, de forme de disques, sont projetées à 15 m/s, et tournent sur elle-mêmes jusqu’à des fréquences de 1600 Hz selon cette dernière étude. Ce mouvement de rotation permet d’offrir un vol plus long… Jusqu’à 7 mètres !

Observez bien les petits points noirs qui partent de la fleur en bas à droite… Ce sont les graines !

Cooper ES, Mosher MA, Cross CM, Whitaker DL. 2018 Gyroscopic stabilization minimizes drag on Ruellia ciliatiflora seeds. J. R. Soc. Interface 15: 20170901.

[Flash Info Chimie] #55 Comment les plantes émettent leurs parfums

Ah ! Le doux parfums des champs de lavande, des mimosas, … des pétunias ! Ces parfums sont simplement liés à l’émission de composés organiques volatiles (COV) par ces plantes.

Les COV, on connaît souvent leur mauvais côté. Nocif, irritant, cancérigènes, ils sont omniprésents, simplement parce que les objets qui nous entourent, par exemple réalisés à l’aide de solvants divers encore souvent présents, relarguent, petit à petit ces composés (on pourra par exemple consulter cette page, de l’ADEME). Mais les COV, sont également issus de la nature, et les végétaux en émettent par exemple pour attirer ou repousser les insectes, qu’ils soient pollinisateurs ou nuisibles.

Les humains ont sélectionné au fil des siècles, les fleurs les plus parfumées… En augmentant ainsi les COV qu’elles émettent ! Par contre, le mécanisme d’émission, lui, reste très mal connu. Et -ouf- on en arrive au sujet de ce Flash… Une équipe internationale a établi les bases de ce mécanisme dans un article paru en juin dans la revue Science.

Petunia hybrida (photo : Anneli Salo)

L’idée préconçue autour de cette émission de COV résidait jusqu’alors en un transport passif de ces composés jusqu’à la surface des feuilles / pétales / etc… des plantes. De là, ils pouvaient s’évaporer jusqu’à nos fosses nasales. Les auteurs montrent dans cette étude que les COV dans la plante Petunia Hybrida ont besoin d’un transporteur trans-membranaire, nommé PhABCG1, pour circuler depuis les cellules jusqu’aux extrémités de la plante. Lorsque ce transporteur est absent, les COV s’accumulent à des niveaux toxiques dans la plante. Même si cette étude n’a été réalisée que sur un seul végétal, il est très probable que ce mécanisme soit très général.

« Emission of volatile organic compounds from petunia flowers is facilitated by an ABC transporter » Adebesin et al., Science 356, 1386–1388 (2017)