Quelle dure vie que celles des spermatozoïdes. Voici leur histoire, lorsqu’éjectés des organes sexuels masculins, ils se retrouvent dans la matrice féminine…
Dès l’arrivée dans le vagin, voici les premières attaques. Chimiques, pour commencer. Les spermatozoïdes, baignant dans un milieu légèrement basique, se retrouve sous les feux acides des sécrétions féminines. En partie décimés, les survivants ne doivent leur vie qu’au liquide séminal, lui-même basique. Hélàs, cette agression chimique détruit ce liquide protecteur, et les spermatozoïdes retardataires sont irrémédiablement éliminés.
Ceux qui sont passés arrivent alors dans une forêt dense, quasiment impénétrable. Cette forêt, au doux nom de glaire cervicale, sera fatale à un grand nombre d’entre eux. Cette fois, ce n’est pas l’acidité qui est responsable, mais bien ce chemin tortueux, ces fibres de glycoprotéines, qui réalisent un filet dont les mailles sont justes assez larges pour que quelques élus puissent passer… 1 % d’entre eux parviendront à s’en sortir…
Les voilà maintenant dans l’utérus, puis dans la (bonne) trompe. Cette fois, le milieu est fait pour eux. Plus d’agression physique ou chimique destinée à les éliminer.Mais des enzymes commencent à les préparer… La capacitation, sorte de rituel purificateur avant la rencontre avec le graal, commence. Les protéines de surface sont modifiées, ce qui permet à d’autres d’apparaître à la pointe de la tête, permettant entre autre de se fixer à l’ovocyte. D’autres enzymes modifient les phospholipides en surface, et « lavent » les spermatozoïdes du cholestérol membranaire. Là, ces petits nageurs s’excitent. Sans doute car la fin est proche. Sans doute aussi car la diminution du taux de cholestérol conduit à l’ouverture des canaux à calcium, ce qui provoque l’hyperactivation : queue donnant de violent coup de fouet, tête se balançant à toute vitesse…
Les voilà, ces spermatozoïdes, purifiés, lavés, préparés à la rencontre finale. Le spermatozoïde se fixe sur la zone pellucide (entourant l’ovocyte). la fameuse réaction acrosomique commence. Un brutal afflux de calcium achève l’hyperactivation; la membrane interne de l’acrosome (paroi qui entoure le noyau des spermatozoïdes) se retrouve totalement nue. L’acrosome libère des enzymes répondant au doux nom de hyaluronidases, creusant la zone pellucide, et le spermatozoïde s’enfonce dans ce territoire inconnu et sacré. Une fois cette zone traversée, dans l’epace peri-vitellin, le premier spermatozoïde arrivé est phagocyté par l’ovocyte. C’est la fin.
Qu’on ne nous raconte plus qu’on n’est qu’une bande de mou, des perdants. NOUS SOMMES TOUS DES SUPERS HEROS !
Dessin : Lison B (Merci encore !!)
sources :