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Pilule du lendemain : les femmes en surpoids méritent mieux que du mépris

Ce titre un peu tape-à-l’œil est à l’image de ma stupéfaction et ma colère, en lisant l’avis motivé de l’Agence Européenne du Médicament, qui a conclut que le levonorgestrel (pilule du lendemain) et l’ullipristal (EllaOne, autre contraceptif d’urgence) était efficace, quelque soit le poids de la femme qui le prend. Reprenons depuis le début.

les contraceptions d’urgence

Il en existe trois disponibles en France :

  • Le DIU (on l’appelle aussi stérilet) au cuivre : à poser dans les 5 jours qui suivent un rapport sexuel non protégé, il est efficace à quasiment 100 %. Il est utilisé depuis 1930 dans ce cadre. Il nécessite tout de même la pose par un médecin ou sage-femme, et toutes les femmes ne sont pas prêtes à en porter un.
  • Le levonorgestrel : la fameuse « pilule du lendemain » (obtenu sans ordonnance) D’après les notices, il est efficace à 95 % dans les 24 premières heures, 85 % de 24 à 48h, et 58 % entre 48h et 72 h. Si de nombreux effets secondaires sont fréquents, ils sont sans gravité, et le nombre de réelles contre-indications est très faible. Ce médicament peut de plus être pris pendant l’allaitement et n’a pas de conséquence sur une grossesse déjà en cours. (pour des informations plus exhaustives, on peut consulter ce document)
  • L’Ullipristal Acetate : Commercialisé sous le nom EllaOne (et obtenu uniquement sur ordonnance), appelé aussi la « pilule du surlendemain ». Son efficacité est deux fois meilleure que celle du levonogestrel, et peut être prise jusqu’à 120 heures après le rapport non protégé. Les effets secondaires sont similaires au levonorgestrel, mais étant beaucoup plus récent, on manque de recul sur l’allaitement, ou les grossesses en cours. Il est donc préconisé en particulier l’interruption momentanée de 36h pour l’allaitement. [Il semblerait néanmoins que l’ullipristal passe dans le lait, mais dans des quantités plutôt faibles, puisqu’il s’agit d’un représentant de la famille des stéroïdes (comme le levonorgestrel d’ailleurs) on pourra lire ce document, en anglais], connus peu passer dans le lait, . (Pour des informations plus exhaustives, on peut consulter ce document (pdf)

Et cette histoire de poids alors ?

En 2011, paraît un article très intéressant dans la revue Contraception, intitulé :

Can we identify women at risk of pregnancy despite using emergency contraception? Data from randomized trials of ulipristal acetate and levonorgestrel

Ou en français (pardon pour les approximations) :

Peut-on identifier les femmes qui risquent de tomber enceintes malgré une contraception d’urgence ? Données tirées d’essais cliniques randomisés sur l’ulipristal et le levonorgestrel

Le poids, ou plutôt l’Indice de Masse Corporel (IMC) est apparu comme un paramètre particulièrement important sur le risque de grossesse malgré la prise de ces pilules. Très clairement, avec un excellent facteur p (qui montre la fiabilité statistique, voir wikipédia) (p<0,0001), le levonogestrel apparaît comme nettement moins efficace pour des Indice de Masse Corporelle (IMC) compris entre 25 et 30 (deux fois plus de risque de tomber enceinte), et inefficace pour un IMC au-delà de 30. L’efficacité de l’Ulipristal diminue aussi, mais seulement pour les personnes ayant un IMC supérieur à 30.

Cette relation entre l’efficacité des contraceptifs hormonaux et l’IMC n’est ni nouvelle, ni surprenante : dès les années 80, il avait été relevé qu’il y avait un plus grand nombre d’échec à la contraception hormonale chez les personnes en surpoids et obèse (on pourra lire par exemple cette revue de la littérature de J. Trussell (pdf) de 2009). Certes, il ne s’agissait pas de contraception d’urgence, mais les contraceptifs hormonaux ayant des structures chimiques et des activités biologiques similaires, il est logique de mettre en parallèle ces différentes situations.

D’un point de vue biologique et chimique, les contraceptifs hormonaux font partie de la famille des stéroïdes, qui sont des composés très solubles dans les graisses. Il est très probable qu’ils puissent se stocker facilement dans les tissus adipeux, et donc être moins disponibles. Un article de 2009 a ainsi montré (cet article (pdf)) que les concentrations atteintes en lévonorgestrel sont moindres chez les personnes obèses que celles d’IMC inférieurs à 25.

De façon générale, ce qui est important en science pharmaceutique, ce ne sont pas les doses « brutes » des médicaments, mais les concentrations en principe actif dans le corps du patient. Une personne de 100 kg aura besoin, a priori, d’une dose double par rapport à une personne de 50 kg, pour obtenir une concentration équivalente. Partant de ce principe, il est vrai un peu simpliste, le dosage d’un contraceptif ne peut pas être identique chez des femmes de poids très différents (on module bien la quantité de paracétamol en fonction du poids des enfants) ! Soit il y a un surdosage chez les femmes minces, soit il y a un sous-dosage chez les femmes en surpoids. Les auteurs de l’article de 2011 suggère à ce propos qu’il serait intéressant d’évaluer scientifiquement la prise d’une double dose pour les femmes en surpoids (ce qui est déjà le cas pour les personnes qui prennent d’autres médicaments susceptibles de diminuer l’efficacité de la contraception hormonale)…

Pourtant, aucune de ces conclusions n’a été retenue par l’Agence Européenne des Médicaments

Suite à la publication de cette étude, certains distributeurs de Levonorgestrel ont décidé de rajouter une précision sur la notice du médicament, précisant que l’efficacité était diminué chez les personnes en surpoids. Appelée à statuer sur l’intérêt, ou non, de cette précision, l’Agence Européenne des Médicaments a rendu son rapport fin juillet 2014. Le titre est sans appel :

Levonorgestrel and ulipristal remain suitable emergency contraceptives for all women, regardless of bodyweight

Le levonorgestrel et l’ulipristal reste une contraception d’urgence appropriées pour toutes les femmes, indépendamment de leur poids.

Ce rapport, qui tient sur deux pages, me paraît scientifiquement assez surréaliste : le rapport conclut que les données sont considérées comme insuffisantes ou trop limitées pour « conclure avec certitude que l’effet des contraceptifs d’urgence est diminuée chez les personnes en surpoids. » (traduction de l’auteur). Je ne comprends pas bien du tout ce besoin de certitude : des doutes sérieux sont émis, justifiés par des résultats statistiquement pertinents, mais cela ne suffit pas pour justifier un avertissement sur l’efficacité du médicament !!!

Mais d’ailleurs… Ces données ? Quelles données ?

Le rapport cite trois méta-analyses. Ou plutôt, « parle » de trois méta analyses, sans donner de références publiées ! Seuls les articles sur lesquels les meta-analyses se sont appuyés sont cités. Le soucis, c’est que ces articles ne portent pas directement sur l’influence de l’IMC sur l’efficacité des contraceptifs, même si les auteurs ont pu récupérer ces informations. Les chiffres avancés sont donc, en partie du moins, invérifiables, y compris en lisant les articles cités.

Sur ces 3 méta-analyses, de petites envergures, 2 concluent à la diminution de l’efficacité du levonorgestrel et de l’ulipristal. La troisième conclut en l’absence de diminution de l’efficacité.

En cherchant un peu, la première de ces méta-analyses correspond à l’article de 2011, dont le rapport ne fait référence, dont j’ai parlé plus haut. Mais je n’ai pas trouvé les deux autres méta analyses dans la littérature.

Par contre, en cherchant mieux, j’ai pu trouver ce document (pdf), publié en septembre 2014 : Efficacy of Emergency Contraception in Women over 75 kg, écrit par le « Northern Treatment Advisory Group » (organisation britannique d’information sur les traitements médicaux (leur site)). Ce document détaille les méta-analyses dont « parle » le rapport, pointe les insuffisances des données actuelles, mais préconise, lui, la communication de conseils supplémentaires aux patientes et aux prescripteurs. Je vous invite fortement à le consulter (en anglais).

Alors, que faut-il conclure ?

Plusieurs choses m’ont choqué dans ce rapport :

  • Les résultats présentés montrent qu’il y a, a minima, de sérieux doutes sur l’efficacité de ces contraceptifs d’urgence. Mais le rapport préconise la négation de ces doutes.
  • Alors que les doutes sont sérieux aucune demande d’études complémentaires n’est proposée.
  • Les résultats sont présentés de telle manière qu’ils en deviennent quasiment invérifiables.

Là où j’estime que cela ressemble purement et simplement à du mépris, c’est qu’il existe des alternatives à la prise de la pilule du lendemain. Ne pas changer les préconisations, alors que de sérieux doutes ne sont pas levés, consiste à considérer qu’il n’est pas important que la contraception d’urgence soit réellement efficace pour tous. (C’est d’ailleurs ce sur quoi insiste toutes les notices d’utilisation).

Sans être médecin, ni sage-femme, ni pharmacien, je pense qu’il est raisonnable, lorsqu’une femme en surpoids cherche une contraception d’urgence :

  • De lui donner les informations sur le manque de preuve d’efficacité de la pilule du lendemain si son IMC dépasse 25
  • De préconiser la pose d’un DIU, méthode la plus efficace (et de loin)
  • De préconiser, si le DIU n’est pas possible ou souhaité, la pilule EllaOne qui reste, de toute façon, bien plus efficace que le levonorgestrel.

Sans être expert en sciences pharmaceutiques, je pense qu’il est raisonnable, lorsqu’on lit un rapport aussi… surprenant, de remettre en question soit les compétences, soit la volonté de clarté du groupe d’expert qui s’est penché sur la question. Et puis de toute façon, elles n’avaient qu’à faire attention, ces grosses !! (Ont-ils l’air de dire…)

Principales références (les autres se trouvent en lien dans l’article) :

 

N.B. Si l’envie de lire ces publications vous prend, sachez, pour comprendre les valeurs d’efficacité données, que la probabilité pour une femme de tomber enceinte en prenant un placebo à la place d’une contraception d’urgence est d’environ 5,6 à 6 %. D’où l’inefficacité du levonorgestrel chez les personnes d’IMC supérieur à 30 dès une probabilité d’être enceinte de 5,8%…

« Choisir Sa Contraception » : les surprenantes données de l’INPES

Comment choisir en bonne intelligence sa contraception ? Préservatifs ? Pillule ? DIU (dispositif intra utérin) ? Et les autres ? Pour permettre un choix éclairé, l’INPES a créé un site plutôt bien fait, qui montre les avantages / inconvénients des différentes méthodes : « Choisir sa Contraception« . Les propos sont sensés et mesurés et toutes les solutions sont passées au peigne fin. En particulier, il y est proposé un tableau récapitulatif de l’efficacité des différentes méthodes de contraception, dont je vous propose une copie d’écran ici :

Il y a sur le site 16 méthodes de contraception depuis les stérilisations jusqu'aux spermicides. Le classement par défaut correspond à l'efficacité pratique

Il y a sur le site 16 méthodes de contraception depuis les stérilisations jusqu’aux spermicides. Le classement par défaut correspond à l’efficacité pratique

 

Ce tableau est très complet, très pratique… Mais les chiffres annoncés sur l’efficacité sont parfois … surprenant.

Les méthodes « sans manipulation » ou définitive sont les plus efficaces, ce qui paraît logique. Ainsi, l’implant, les DIU (Dispositifs intra-utérins, appelés aussi stérilet), ou encore les stérilisations définitives ont des efficacités « pratiques » identiques aux efficacités « théoriques », de plus de 99 %. C’est plutôt pour les autres dispositifs contraceptifs que les chiffres paraissent bizarres… Par exemple, le préservatif, avec ses 85 % d’efficacité pratique, ne semble pas meilleur que la cape cervicale, et moins efficace que le diaphragme. Le préservatif féminin, dont l’efficacité est souvent vantée comme identique à celle de son homologue masculin, se retrouve à 79 % d’efficacité, soit… quasi-identique à la méthode de retrait, qui, d’expérience, a une efficacité… faible (pour mon plus grand bonheur aujourd’hui, je dois l’avouer). Il est aussi surprenant, pour moi, que les méthodes d’abstinences périodiques soient encore moins fiables que celle du retrait, et d’ordre de grandeur comparable à l’utilisation de spermicides…

Peut-être relèverez-vous d’autres éléments surprenants dans ce tableau (et n’hésitez pas à les partager en commentaires), mais ces chiffres, et leur organisation méritent maintenant une explication plus fine.

Provenance des données

Ces valeurs « d’efficacité » proviennent d’un rapport de la Haute Autorité de la Santé de 2013, qui les tire de l’OMS, qui elle-même les a extraites d’un article de J Trussell paru en 2011 (accès gratuit) dans le journal Contraception. Les chiffres français ont été tirés d’un article de C. Moreau, J. Trussel et leurs collaborateurs de 2007 (accès gratuit),

Que signifie réellement « efficacité » ?

Une efficacité de 75 % signifie que le risque de déclarer une grossesse dans l’année est de 100-75 = 25 %. A titre de comparaison, le risque de déclarer une grossesse en absence de toute contraception est de 85 %.

Mais ce terme n’est pas aussi clair qu’il n’y paraît. Ces statistiques, et cela n’est pas clairement dit, correspondent uniquement à une première année d’utilisation. Cela permet sans doute d’expliquer les écarts importants entre les méthodes où il n’y a pas d’intervention des personnes concernées (implants, DIU, …), qui apparaissent très sures, et les méthodes où il y a intervention (pilule, préservatifs, etc…). Il est aisément concevable que ces écarts se resserrent lorsque les couples deviennent « experts » en l’utilisation de leur contraception, et c’est ce qui est observé dans l’étude française.

Que signifie « pratique » ou « théorique » ?

L’efficacité théorique correspond à une utilisation rigoureuse de la contraception. Le mot « théorique » n’est pas très approprié : cette efficacité peut très bien être atteinte !! Par exemple, pour la pilule, il « suffit » de la prendre à heure fixe, sans oubli, et d’être très rigoureux sur les aliments et les médicaments qui pourraient diminuer son action pour atteindre son « efficacité théorique ».

L’efficacité pratique correspond aux résultats obtenus par sondage auprès de femmes ayant utilisé ce moyen de contraception, en comptant le nombre de grossesse survenue dans l’année. Ainsi, l’efficacité pratique d’un moyen de contraception va correspondre au nombre de femmes qui ont déclarées avoir utilisé ce moyen et qui sont tombées enceintes. Pour le préservatif masculin, par exemple, vont être concernés de la même façon des couples très rigoureux et précautionneux, et des couples qui n’utilisent le préservatif de façon qu’occasionnelle.

Chiffres français ou chiffres américains ?

Hum… Là, l’affaire se corse un peu plus. Les chiffres d’efficacité donnés sont exclusivement tirés de la publication de Trussel. Si les chiffres français apparaissent dans le document de la HAS (sans être commentés pour autant), ils n’apparaissent plus du tout sur le site choisirsacontraception.fr. La raison pour laquelle ils n’ont sans doute pas été conservés réside en leur manque d’exhaustivité. Pas de traces « d’efficacité théorique », pas de distinction entre DIU hormonal et DIU au cuivre, et de nombreuses méthodes contraceptives dont l’efficacité n’a pas été chiffrée (implants, anneaux vaginaux, préservatifs féminins, …).

Cependant, les statistiques américaines et les statistiques françaises qui restent peuvent parfois présenter de très grosses différences. Un exemple est particulièrement saillant : aux USA, l’efficacité pratique du préservatif masculin est de 85 %. En France, elle est de 96,7 % ! De quoi modifier profondément le classement des méthodes contraceptives !

Voici un extrait du tableau du rapport de la HAS, montrant les différences les plus flagrantes…

tableauHAS

Ces valeurs correspondent aux taux de grossesse la première utilisation de la méthode. La note qui correspond à la ligne « DIU » précise en réalité que l’étude française ne distingue pas les DIU au cuivre des DIU hormonaux (au lévonorgestrel). Extrait du rapport de la HAS « Etats des lieux des pratiques de contraceptives et des freins à l’accès et au choix d’une contraception adaptée« 

 

 Comment expliquer de tels écarts ?

Comment peut-on passer de 15 % à 3,3 % d’échec à la contraception avec le préservatif masculin, ou de 9 % à 2,4 % avec la pilule ? Il paraît difficile à imaginer qu’une telle différence peut exister entre deux pays à première vue similaire, d’un point de vue démographique. De façon globale, les échecs à la contraception s’élèvent à 2,9 % en France, contre 13 % aux USA.

Les réponses à cette question sont discutées dans l’étude française :

  • Il existe une importante sous-déclaration des avortements, tant aux USA qu’en France. Et de plus le taux de sous-déclaration varie d’une méthode contraceptive à l’autre : par exemple, aux Etats-Unis, la sous-déclaration est beaucoup plus importante en cas d’utilisation de contraception locale (préservatif, diaphragme, …) ou « naturelle » (retrait, …) qu’en cas d’utilisation de contraception hormonale… Il semble plus avouable de tomber enceinte involontairement avec une contraception censée être fiable et régulière (on n’y est VRAIMENT pour rien, on a fait tout ce qu’il fallait), plutôt qu’avec une contraception plus ponctuelle, à l’efficacité paraissant plus aléatoire… Moreau et ses collègues annoncent qu’ils n’ont pas corrigé leurs données, contrairement à l’étude américaine. Il faut donc comparer les 2,9% d’échecs en France aux 10 % américains et non 13. Cela fait tout de même une efficacité trois fois moindre aux USA !
  • Les études françaises et américaines diffèrent sur un point assez important : aux USA, toutes les grossesses sous contraception ont été considérées comme des échecs à la contraception. Or un tiers de ces grossesses sont en fait voulues. L’étude française exclue ces dernières des statistiques. Les 2,9 % d’échecs français doivent donc être comparées à 6,7 % aux USA… Ça se rapproche…
  • Un autre biais est aussi relevé : compte-tenu de la méthodologie adoptée, les périodes d’abstinence dans l’étude française sont sans doute sous-estimées

Cependant, les auteurs affirment que ces différents points ne peuvent pas expliquer la totalité des écarts observés. D’autres raisons (Culturelles ? Éducatives ? De pratiques sexuelles?) doivent être évaluées. Les auteurs rappellent par exemple, qu’une étude sur 5 pays européens a montré que l’oubli d’une pilule durant le cycle précédent concerne de 12 à 25 % des femmes, suivant le pays concerné…

D’autres part, les pratiques contraceptives sont très différentes entre les USA et la France :

  • Outre-atlantique, la pilule contraceptive arrive en tête avec 27,5 % d’utilisatrices, suivie de la stérilisation féminine (26,6 %), puis du préservatif masculin (16,3 %), de la vasectomie (stérilisation masculine, 10 %), et enfin des DIU (5,6 %) (source : GuttMacher Institute )
  • En France, la pilule arrive aussi en tête, (45 % + 4,6 % qui utilisent aussi le préservatif), suivie des DIU (20,7 %) et des préservatifs (12,2 %). La stérilisation ne concerne que 4,2 % des femmes… (source : INED)

L’édition des chiffres français, corrigés, est indispensable

Peut-on réellement se baser sur les chiffres américains dans ces conditions ? S’il est évident que les méthode définitives (stérilisations), et les méthodes sans intervention sont les plus fiables, les autres ne sont pas aussi catastrophiques qu’annoncés sur le site « Choisir Sa Contraception ». L’INPES, par l’intermédiaire de cette plateforme web, répond aujourd’hui à l’urgence de la publication de données claires pour un choix personnel et éclairé sur les différentes méthodes, mais l’utilisation des statistiques des USA pose le problème de la fiabilité des données, et surtout de leur transposition dans un contexte où les pratiques diffèrent largement, d’autant que les statistiques françaises, quoique incomplètes, n’apparaissent pas du tout sur le site. Pour « choisir sa contraception » en bonne intelligence, il me paraît urgent que les chiffres présentés soient complétés, et modifiés par les résultats de l’étude française.

 

N.B. Il reste, de plus, d’autres sources d’erreur et de confusion sur le tableau, concernant par exemple les méthodes dites « naturelles », qui peuvent correspondre à des pratiques très sécuritaires, comme d’autres beaucoup plus laxistes. D’après l’article de Trussel, l’efficacité théorique s’échelonne entre 99,6 % pour la méthode sympto-thermique à 95,2 % pour la « Standard Days Method ». Il y aurait aussi à redire sur l’efficacité de la cape cervicale, très différente entre les nullipares et les femmes qui ont déjà eu une grossesse…

N.B.2 : N’oublions pas aussi de souligner l’importance de la colonne « protège contre les IST » dans le tableau du site…