>Cet été paraissait 2 études sur Science, sur les réponses des organismes vivant au réchauffement climatique. La question n’est plus si le réchauffement climatique est réel, si on peut encore l’éviter, mais plutôt (et déjà ! ) comment nous, les êtres vivants allons nous nous adapter.
Le premier papier concerne l’évolution des récifs coralliens. Outre la vision paradisiaque et touristique des barrières de corail, elles sont d’une importance majeure : s’ils ne couvrent qu’une faible partie des mers (environ 0,1 %), ils abritent une très grande variété d’espèces sous-marines (environ un quart des espèces connues), et 450 millions d’être humains vivent à proximité, bénéficiant souvent directement des ressources apportées par ces écosystèmes formidablement riches. Une disparition des coraux seraient une catastrophe écologique, et aussi une catastrophe humaine.
Mais voilà, l’homme a pris la fâcheuse habitude d’attaquer ces récifs : pollution des eaux, pêche intensive, destruction des habitats… Le bilan n’est pas terrible terrible. Et voilà que depuis les années 70, on attribue directement de grandes vagues de blanchiment du corail à des températures de l’océan trop élevées.
Un petit encart pour expliquer cette histoire de blanchiment du corail :
Mais revenons au réchauffement climatique : depuis plusieurs années, face à l’observation de plus en plus rapprochée des vagues de blanchiment des récifs, on échafaude les pires scénarios pour les coraux : la hausse des températures des eaux, ainsi que leur acidification (à cause du CO2 dissout) pourrait conduire à la disparition de 40 à 83 % des récifs coralliens d’ici 50 ans !
L’article paru dans la célèbre revue « Science » modère ce discours alarmiste. En mettant en perspective les disparitions récentes des coraux (En 1998 et 2002, le blanchiment du corail a affecté environ 50 % de la grande barrière de corail australienne !), avec les grandes extinctions du passé et des modèles d’évolution, il semblerait que les récifs corraliens peuvent être sauvés, qu’ils seraient en mesure de s’adapter à de tels changements. Si on leur en laisse le temps.
Meta-analyse et diverses données à l’appui, les chercheurs estiment que les coraux, et les micro-organismes avec lesquels ils vivent en symbiose peuvent évoluer, et ainsi s’adapter à des nouvelles conditions, plus chaudes, plus acides.
Cependant ces adaptations ont un réel « coût énergétique » : le corail est fragile, mais dans des conditions de vie optimales, il peut se développer très efficacement, grâce à un surplus d’énergie fourni par son alimentation, et ainsi survivre et s’adapter aux nouvelles conditions climatiques. Par contre, s’il est déjà affaibli par la pollution, par la surpêche, il dépérira.
La conclusion des auteurs de cette étude est donc très claire : la sauvegarde de l’environnement autour des récifs coralliens est primordiale pour éviter que le réchauffement climatique les détruise.
La hausse des températures est une fatalité, et est déjà là, mais la sauvegarde des écosystèmes n’est pas perdue d’avance.
Source :
« Projecting Coral Reef Futures Under Global Warming and Ocean Acidification », John M. Pandolfi et al., Science, 2011, Vol. 333, pp 418-422
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