Quand j’ai vu mes camarades / amis du c@fé des sciences commencer cette chaîne de billet, j’ai comme senti un vent de panique… Merde alors, pourquoi j’aime ça, moi, la/les science(s) ?
Forcément, on cherche dans l’enfance… Le soucis, c’est que pour les souvenirs de jeunesse, j’ai une mémoire de poisson rouge… Alors je me souviens juste que j’ai toujours bien aimé ça. Un de mes premiers raisonnements scientifiques portait sur la température idéale de l’eau pour éteindre un feu. Il était très construit, très argumenté, très … faux en fait. Mais j’étais en primaire, sans doute en CP ou en CE1.
Après, tout s’est enchaîné. Du « Journal de Mickey », je suis passé à « Science et Vie Junior », puis « Science et Vie », et au lycée « La Recherche ». La pente fatale, en quelque sorte. Pour cela, je n’ai pas été véritablement été aidé par ma famille. Seul mon arrière grand-père paternel avait fait une carrière « scientifique », et ayant été polytechnicien « parce qu’à 20 ans, il ne savait pas quoi faire de sa vie, alors il a décidé de choisir le plus tard possible« . Bref, au collège, sans savoir ce que cela signifiait, je disais « Plus tard, je serais polytechnicien, et prix Nobel de Physique« .
C’est comme ça que ma « carrière » scientifique a commencé : j’avais, dans mon plus jeune âge, décidé que « j’aimais la science ». Je suis persuadé qu’un bon conditionnement social et sexuel (mes soeurs, elles, étaient « littéraires », forcément) n’a rien arrangé de toute façon. Seulement, ce « j’aime la science », peut-être artificiel, a trouvé un fort écho dans la curiosité qui m’a toujours animé. Ah oui. ça je suis curieux. Que même que si c’est un péché, je rôtirais en enfer pendant de très long siècles. J’aime avoir plein de questions en tête, j’aime qu’on m’en pose encore, j’aime apprendre toujours davantage. Et j’aime l’intense satisfaction que l’on ressent lorsqu’enfin, un début d’explication se dessine. Oh, pas forcément besoin d’aller dans les méandres de la cosmologie ou de la mécanique quantique pour cela, la vie de chacun d’entre nous regorge de « petits » phénomènes physiques, biologiques, chimiques formidables, et se poser la question du pourquoi du comment de ces petites choses est un bonheur imprescriptible.
Marc, sur son billet, dit qu’il aurait pu tout aussi bien faire de l’histoire ou des sciences sociales. Quelque part, il me manquait beaucoup de recul lorsque j’étais au lycée, et que j’ai choisi les filières scientifiques, pour me rendre compte de l’intérêt immense qu’avait les sciences humaines. J’adorais Albert Camus, l’histoire et la géographie politique, j’étais en première ligne lors des manifestations des lycéens de 98, j’écrivais plein de nouvelles fantaisistes, et parcourrais pendant des heures et des heures, carnet de note à la main, le département des antiquités orientales. Mais jamais ni les sciences politiques, ni la sociologie, ni les autres sciences humaines ne sont apparues comme des alternatives réelles aux études scientifiques. Je le regrette beaucoup aujourd’hui. Je me serais sans doute quand même orienté vers les sciences, mais je me serais posé convenablement la question.
La suite est assez classique. classes préparatoires, pendant lesquelles je suis abreuvé de connaissances à un tel rythme qu’il est difficile d’y trouver beaucoup de satisfaction, puis Normale Sup’ à Lyon, où je découvre la science de haut niveau, et où je prendrais plaisir à aborder la chimie, non pas comme une fin en soi, mais comme un outil, une passerelle entre les disciplines scientifiques…
Finalement, ce sur quoi tout se joue, c’est la curiosité. L’envie de mieux comprendre, et avec honnêteté comme dit Marc. Et c’est par là aussi que j’ai souvent été déçu. Déçu par ces enseignants de collège et lycée qui ont pour rôle de promouvoir les sciences, et qui ne sont pas curieux. Qui récitent un cours, de façon parfaitement conforme aux prescriptions des programmes, mais sans âme. Déçu aussi par ces chercheurs, ou thésards, qui font pareil à leur niveau. Qui, lors d’une pose clope ou d’un repas, disent sans rougir : « Ah non ! on ne parle pas de science maintenant, on vient d’en bouffer toute la journée ! ». Qui récitent des recettes à fabriquer des publications, sans âme, et curiosité.
Pour cela, je rends hommage à tous les c@fetiers. Ceux de notre association, et à tous les autres, présents sur le réseaux sociaux, sur d’autres plateformes, dans la vie réelle ou virtuelle. Des passeurs (voir ce petit billet sur les « passeurs » sur mon autre blog pour ce que j’entends par là). Des donneurs d’envie. J’y trouve une réelle communauté de pensée sur les sciences. Et beaucoup de plaisir à crier que je la kiffe, cette science là.
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