[Flash Info Chimie] #35 Du vulgaire papier comme support de RAM

vous connaissez le courant artistique appelé le « SteamPunk » ? Si si, même si le nom ne vous est pas très familier… Imaginez un monde de haute technologie fonctionnant à la vapeur : vous avez de jolies uchronies « steampunk ». J’aimerais beaucoup vous en parler longuement, mais d’autres le font bien mieux que moi : wikipédia d’abord, Boulet avec son « FormicaPunk« , et puis ce site qui commercialise des objets de ce style aussi, dont voici un bel exemple :

I Pod SteamPunkBref, tout un univers…

Bon, quel rapport avec la chimie ? En fait, c’est au Steampunk que m’a fait penser un article du journal ACS Nano, de D.H. Lien et ses collègues : L’idée est d’utiliser du simple papier comme support de mémoire informatique. Vous me direz, il suffit de faire des petits points de différentes couleurs, de convenir d’un code, et avec un bon scanner, et un programme pour traduire tout ça, ce ne devrait pas être très difficile… Oui, mais ici, on parle de RAM, de mémoire ré-inscriptible « à volonté » (ou presque).

Pour réaliser cette mémoire RAM Steampunk, les chercheurs ont imprimés différentes couches sur une feuille de papier ordinaire, du carbone, puis du dioxyde de titane, puis des petits plots d’argent métallique.

papierram

 

Chaque petit plot va se comporter comme des résistances électriques variables, pouvant prendre deux valeurs, qui vont correspondre aux fameux « 0 » et « 1 ». Pour pouvoir « lire » les informations, il suffit de mesurer la résistance en imposant une faible tension (0,1 Volt) entre la feuille et une électrode qui va se déplacer de plot en plot. Et pour pouvoir écrire, il suffit d’imposer une tension ( + 1 Volt pour passer d’un « 0 » à « 1 », -3 Volts pour l’opération inverse) avec la même électrode.

Le papier RAM conserve toutes ses caractéristiques après 2500 cycles d’écriture, s’il est chauffé jusqu’à 85 °C, s’il est fixé sur une surface non plane. Et d’après les auteurs, en utilisant les meilleures technologies actuelles en impression jet-d’encre, on pourrait stocker jusqu’à 1 Gb par feuilles A4.

Le coût du papier, son accessibilité, sa stabilité sont des avantages certains pour son utilisation en électronique d’après les auteurs. Mais de là à imaginer se passer de disques durs, pour des feuilles de papier… Il faudrait vraiment être dans un autre monde !

(N.B. Il existe cependant d’autres applications possibles, comme l’utilisation d’étiquettes pour classer / ranger des objets et récipients, pour lesquelles un papier RAM puisse avoir un intérêt réel)

« All Printed Paper Memory » D.H. Lien et al. ACS Nano 2014, 8, 7613-7619.

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