Avertissement aux lecteurs : Cet article a surpris, énervé certains. Je me permet donc de faire quelques mises au point.
- Ce blog héberge habituellement des billets « scientifiques ». Ici, il s’agit d’un billet d’opinion sur une certaine pratique de la médecine. Je ne cherche pas à « démontrer » que « la médecine fait mal ». Mais à parler de pratiques qui ont concernées des proches, et qui m’ont heurtées.
- La médecine moderne et les médecins sauvent d’innombrables vies tous les jours. Comment le remettre en cause ? Ce dont il s’agit ici sont des pratiques finalement « mineures » par rapport aux vies en jeu. Mais sont-elles pour autant acceptables, lorsqu’elles nuisent aux patients, et qu’elles ne sont pas rationnelles ?
- To be continued…
Si vous êtes des lecteurs assidus, vous avez peut-être remarqué que je ne porte pas toujours les pratiques médicales dans mon coeur. Disons que sans n’avoir jamais eu le moindre problème de santé, j’ai vu, entendu trop d’horreurs pour ne pas être extrêmement méfiant. Hypochondriaque, je ne le suis pas un brin. Cancérophobe, malgré quelques cas dans ma famille et une thèse tournant autour de la synthèse de composé anti-tumoraux, non plus. Ce n’est donc pas du tout dans une optique revancharde que je vous propose ce billet. Mais trop régulièrement, j’apprends de nouvelles pratiques médicales qui mutilent, affaiblissent, asservissent inutilement.
Il ne s’agit pas de faire de généralités et d’accuser en bloc les soignants. Des médecins, sage-femmes, infirmier(e)s se battent tous les jours, et parfois contre leurs collègues, pour faire admettre des pratiques médicales saines, et respectueuses des patients. Je pense en particulier à ceux que je peux suivre sur Twitter, Dr Borée, Dominique Dupagne, Jaddo, GrangeBlanche, Martin Winckler, (et beaucoup d’autres…) et puis je pense aussi à mon médecin généraliste, que j’ai mis près de 10 ans à trouver, et avec qui, enfin, je peux échanger librement.
Je tiens à dire aussi que le métier de médecin est un des plus difficiles que je puisse imaginer. Parce qu’on voit des personnes qui souffrent, et qu’il faut à la fois parvenir à ne pas se laisser submerger par l’émotion, tout en n’oubliant jamais que la personne en face est humaine, et qu’elle a besoin de compassion, et, il faut le dire, d’amour. Alors ? Alors peu de médecins ont cette capacité à rester humain face à leurs patients (et je ne pense pas en être capable, mais, ouf, je ne fais pas ce métier). Les autres devraient peut-être faire un autre métier.
Maintenant, tout cela dit, je parle de médecine en général, parce qu’en France, les pratiques, les discours dont je souhaite parler sont généralisées. Je ne vais pas non plus sortir de scoop, et c’est pourquoi je mettrais beaucoup de lien vers d’autres sites, bien informés.
Dernier avertissement : je veux parler de mon expérience, ou de celle de mes proches. Pas faire une revue de la littérature argumentée, où j’aurais, pour chaque papier cité revu sa méthodologie d’analyse et de traitement statistique.
Donc la leçon du jour : Comment asservir, faire mal, par la médecine
Technique 1 : La carte d’abonnement. Pour pouvoir asseoir l’autorité de la médecine, il faut que le patient ait toujours une bonne raison d’aller voir son médecin. Il faut donc distribuer des cartes d’abonnement. Certaines spécialités adoooooorent cela. Personnellement, j’en connais deux: endocrinologues et gynécologues.
Pour les gynécos, il faut absolument lire M. Winckler, qui a abondamment discuté des abus de ceux-ci (cet article, entre autre. ou son livre « le choeur des femmes »). Quelques exemples: la contraception : certains gynécos donnent des prescriptions pour une pilule pour 3 mois ou 6 mois. Là où la loi leur permet de faire des prescriptions annuelles. Hors situations exceptionnelles, comment peut-on le justifier ? Sans parler des stérilets, dont la durée de vie est de 5 ans environ… La palpation des seins. Beaucoup de gynécos, dès l’adolescence, palpent la poitrine de leurs patientes chaque année. Compte tenu des statistiques sur les cancers du sein, il est absurde que cet examen humiliant (Update : humiliant quand il est pratiqué sans raisons médicales valables) ait lieu avant 35 ans (hors situations exceptionnelles évidemment !). Les frottis : beaucoup de gynécos en font un par an, dès l’adolescence. Hors les recommandations officielles préconisent un frotti tous les 3 ans, à partir de 25 ans. (Avant 25 ans, il y a non seulement un risque extrêmement faible de cancer, mais en plus un risque réel de faux positif). Comment justifier ces pratiques ? (Une secrétaire médicale m’a remonté les bretelles au téléphone à ce sujet, comme quoi j’étais irresponsable de penser que cela suffisait, et qu’elle était bien contente de se faire *** chaque année). L’examen gynécologique : passage obligé ? Vous êtes vraiment sûr ? Alors il faut me dire à quoi ça sert pour de vrai, hors symptômes gynécologiques (M. Winckler le rappelle d’ailleurs en partie dans son billet sur la contraception). Je vous passe ici l’échographie endovaginale réalisée TOUS LES ANS à une personne de mon entourage de moins de 25 ans, sans aucun problème de santé… (Si vous ne savez pas ce qu’est une échographie endovaginale, eh bien… renseignez-vous). Bref, si on rationnalisait réellement toutes ces pratiques, les femmes iraient voir leur médecin généraliste ou leur sage-femme une fois par an, ou moins, afin de renouveler leur ordonnance, et de discuter sexualité.
Pour les endocrinologues, je citerais une anecdote d’une proche. Suite à un malaise vagal, un médecin lui a prescrit une liste d’analyse longue comme le bras (dont un encéphalogramme, si si !), qui comportait un dosage de la TSH (principale hormone thyroïdienne). Le labo d’analyse, pour des raisons obscures ou financières ( au choix), a décidé de réaliser aussi le dosage d’anticorps auto-immun qui peuvent expliquer une hypothyroidie. Ca ne rate pas, la TSH est normale, mais il y a légèrement plus que la norme du labo d’anticorps. Rdv chez l’endocrino, qui dit qu’en fait, ces anticorps sont présents chez près d’un quart de la population, et que cela n’a aucune conséquence. Si un jour des symptômes apparaissent, il faudra penser à la thyroide, c’est tout. Mais elle lui propose QUAND MEME un suivi « à vie », avec une prise de sang tous les 6 mois. (Renseignement pris chez une autre endocrino : sans pouvoir rien justifier médicalement, elle aurait fait pareil.).
Technique n°2 : Déformer ou cacher des informations, tromper, faire peur
Vous trouvez que j’y vais fort, n’est ce pas ? Je cite un médecin consulté pour mon fils de moins de 3 mois ayant la varicelle, et que j’aurais dû amener à l’hosto en cas de fièvre, où il aurait dû subir Radio de la poitrine, ponction lombaire, prise de sang : « Il est prouvé, toutes les études le disent, que la ponction lombaire chez un nourrisson est SANS DOULEUR ! » Une telle affirmation va à l’encontre de tous les efforts qui ont été réalisés depuis le début des années 1980 pour prendre en compte la douleur des enfants. Et je n’ai pas trouvé de trace de toutes ces études. S’il s’agissait d’un chercheur, évalué par ses pairs, comment aurait-il été jugé ??
Un autre, gynéco cette fois, à propos du dépistage du diabète gestationnel, non obligatoire mais recommandé par le CNGOF à l’époque, qui depuis a été réservé aux personnes « à risque » : « si vous ne faites pas cet examen, vous mettez en danger de mort votre futur enfant« . Je me suis pas mal renseigné sur le sujet (voir ce billet, un peu ancien déjà), en lisant nombre de rapports d’experts (de la HAS, du CNGOF, etc…), ainsi que des méta-analyses… Dans le cas d’une personne non diabétique (je parle de diabète vrai, de type 1 ou 2), cette affirmation est absurde. Et ne vise qu’a obliger une patiente à faire un examen coûteux lorsque il est généralisé.
Je souhaite ici citer le travail de D Dupagne, qui se bat contre les affirmations (qui vont à l’encontre des résultats de la recherche) de certains médecins sur les dépistages (en particulier sur le cancer de la prostate).
Pour moi, il est anormal que les médecins, que tout le monde considère comme des scientifiques, ne soient pas en mesure de se renseigner, et de justifier de façon rationnelle et scientifique leurs pratiques. D’entendre de plus des fausses informations, parfois énoncées en toute connaissance de cause me semble en dehors de tout cadre déontologique.
Je citerais un dernier exemple, un peu différent, mais caractéristique de ce que je viens de dire : un psychiatre, à une amie maître de conférence en Sciences humaines, qui demandait à ce que son traitement anti-dépresseur soit réduit : « Non, et je ne discuterais pas avec vous : vous les professions intellectuelles supérieures, vous savez trop argumenter, alors je finirais par avoir tort. Donc, c’est non, sans discussion. »
Technique n°3 : Etre partout, tout le temps
La médecine moderne s’est implantée peu à peu à toutes les échelles de notre vie. Il faut manger 5 fruits et légumes par jour, faire du sport, ne pas boire, ne pas fumer, se laver les mains 12 fois par jour, mettre de la crème solaire dès que l’on sort(y compris en hiver d’après certaines sources médicales), surveiller sa ligne, ne pas manger trop salé… Sinon on meurt. Je ne dis pas qu’un grand nombre de ces conseils ne sont pas de bons conseils, mais lorsqu’on sort du « conseil », pour devenir une « prescription », là, c’est un problème. D’autant plus que certains de ces conseils sont… surprenants, voire arbitraires. Par exemple, on ne doit plus JAMAIS être au soleil sans protection.. Or, c’est lorsque notre peau est exposé au soleil que nous fabriquons de la vitamine D, pour laquelle les études épidémiologiques montrent que nous sommes carrencés. On va donc prendre des suppléments de vitamine parce que le soleil est l’ennemi de notre peau ? Y a pas un truc qui cloche ? Et réfléchir, être raisonnable, ça fait trop travailler le cerveau, c’est un facteur de risque de schizophrénie ou de dépression ?
De toute façon, comme dit mon médecin généraliste : « on ne peut plus péter sans que la médecine s’en mêle« .
Un autre domaine est très révélateur de cette main-mise du médical sur la vie quotidienne. La puériculture, « l’art d’élever les enfants ». Boltanski, en 1969, a écrit à ce sujet un ouvrage formidable : Prime Education et Morale de Classe. Voilà ce qu’on peut y lire par exemple :
La diffusion de la puériculture ne s’est pas faite […] spontanément ni au hasard ; elle est le résultat d’une entreprise systématique qui, commencée à la fin du siècle dernier, se poursuit encore aujourd’hui, et ne constitue qu’un élément à l’intérieur d’un projet plus vaste, plus ambitieux : régler la vie, particulièrement celle des membres des basses classes, régler tous les actes de la vie, y compris les plus intimes et les plus privés, ceux qui s’accomplissent à l’intérieur de la maison, au sein du foyer «
Mme Déjantée en a fait une analyse très pertinente dans ces deux articles (ici et ici), et elle note en particulier, tout en citant largement l’auteur :
« C’est ainsi que l’avènement des statistiques dans la première partie du XIXème siècle a amené « chez les administrateurs, les médecins, mais aussi dans le public, une prise de conscience de la mortalité infantile et de son importance. » (p.55) faisant germer dans leur esprit la nécessite d’ « imposer un « style de vie nouveau », une « nouvelle morale » » (p.56) à ceux dont les mœurs sont tenues pour responsables de cette situation dramatique que sont les classes laborieuses. Ce changement prenant pour base l’école, vue comme outil d’acculturation propre à instaurer et asseoir la légitimité et le pouvoir du médecin tout en bannissant les traditions populaires et familiales. »
Ce qui est particulièrement saillant, en puériculture, c’est qu’il ne s’agit pas de soigner, mais de « maintenir une bonne santé » un enfant qui l’est déjà. Pour cela, on a au cours du XXeme siècle inventé des règles sorties de nulle part : Pendant leurs premiers jours de vie, les bébés ne devaient consommer que de l’eau sucrée. Un bébé doit être immédiatement lavé après sa naissance, etc. Ces considérations, ayant le statut de règles, ne sont pas dictées par un savoir scientifique, mais bien par une idée de « ce qu’il convient de faire », aussi critiquable que les discours de comptoir. Sauf qu’elles sont énoncées par une personne ayant de l’autorité, c’est-à-dire le soignant. Au patient de s’exécuter docilement, afin de rentrer dans la norme.
Technique n°4 : Humilier, faire mal
Pendant ma thèse de chimie organique, un collègue thésard suivait en même temps des études de médecine. Externe cette année là, il nous a raconté, sans broncher, comment on lui avait appris à gérer les tentatives de suicide par ingestion de substances dangereuses (médicaments ou autre) : Il fallait réaliser un lavage d’estomac, et surtout, FAIRE MAL POUR QU’IL OU ELLE, « CE CONNARD OU CETTE CONNASSE » NE RECOMMENCE PAS, ET COMPRENNE QUE C’ETAIT UNE CONNERIE. Je n’invente rien. c’était en 2008. Et ce qui est dramatique, c’est que cela faisait partie de ce qu’on lui apprenait !
J’ai exactement le même témoignage d’une ancienne aide-soignante, en centre IVG : les médecins pratiquant l’avortement décidant volontairement de faire mal aux patientes. (Ce témoignage là correspond à une situation dans les années 1980. Espérons que cela a complètement changé.)
Humilier, c’est encore plus facile. Une petite phrase par ci, une autre par là… Et ça permet d’anihiler la volonté. Tenez, encore un gynéco, à une proche qui a eu un enfant à 19 ans (grossesse volontaire) : « A votre âge, normalement, on vient me voir pour un avortement, pas pour une grossesse ! » Comment ne pas sentir misérable, inférieur(e), et finalement soumis(e) après de tels propos ?
Technique n°5 Mutiler
Mutiler, c’est détruire ou dégrader pariellement une partie du corps de façon irréversible. Les mutilations dont on entend le plus parler aujourd’hui sont les excisions qui consistent, s’il est besoin de le rappeler, à enlever tout ou partie du clitoris chez une femme.
Il y a quelques jours, Un tribunal allemand a jugé que la circoncision est contraire à l’intérêt de l’enfant. La circoncision qui consiste en l’ablation totale ou partielle du prépuce a été introduite et généralisée, hors motif religieux, pour lutter contre… la masturbation . (Comme l’excision d’ailleurs) Si aujourd’hui, on se pose des questions, c’est qu’on estime, à un degré certe moindre que l’excision, qu’il s’agit d’une mutilation pouvant perturber la sexualité des hommes. En 2006, plus de 56% des bébés étaient circoncis dès la naissance aux USA. En 2009, ils n’étaient « plus que » 32,5 % (source : wikipedia). Ce qui me choque ici, c’est que les médecins ont pratiqué de façon systématique une opération chirurgicale, sans avoir un commencement de preuve du rapport bénéfice-risque, qui est censé être à la base de leur pratique. Heureusement, les pays anglo-saxons sont une exception sur la question, et ils sont les seuls à avoir proposé cette opération hors religion de façon systématique. En France, cela ne fait pas partie des pratiques médicales pédiatriques.
Ce qui fait partie des pratiques médicales systématisées, même s’il y a des progrès en la matière, c’est l’épisiotomie. Globalement, ce geste chirurgical concernait en France la moitié des accouchements en 2003-2004. Je n’ai pas trouvé de statistiques plus récentes. Cela aurait été d’autant plus intéressant qu’en 2005, le CNGOF (Collège National des Gynécologues Obstréticiens de France) réévaluaient ses recommandations, préconisant l’abandon de cette technique, dont on a prouvé qu’elle n’apportait dans l’extrême majorité des cas aucun bénéfice lors de l’acccouchement (voir les recommandations ici). Un exemple présenté en 2011 lors d’un symposium, montre comment depuis 2005, une maternité de CHU a vu son taux d’épisiotomie diminuer de près de 20%, autour de 25 % globalement. Soit un quart des acccouchements, là où une pratique est censé ne pas être recommandé. Ce qui est assez drôle c’est la conclusion de cette présentation :
« Le groupe de travail a décidé fin 2009, de clore cette démarche d’EPP tout en continuant à rendre aux équipes leur taux d’épisiotomies en référence au taux moyen régional et national via l’Audipog (http://www.audipog.net). En effet, le taux atteint ne laissait plus présager une grande marge d’amélioration étant donné le recrutement important de grossesses pathologiques dans notre centre. »
Rappelons que quelque soit la situation, accouchement pathologique ou non, l’épisiotomie généralisé n’a jamais apporté de preuve de son intérêt. Dans ce cadre, comment interpréter cette conclusion ? Un mépris pour les patientes ?
Si je parle d’épisiotomie, c’est qu’il existe une pratique courante dans le cadre des soins après l’accouchement : il s’agit du « point du mari« . L’idée générale, c’est de recoudre l’épisiotomie en rajoutant des points de suture au delà de ce qui a été incisé. L’ouverture du vagin se retrouve resséré, et permettant au « mari », d’avoir plus de plaisir, ou du moins autant qu’avant l’accouchement, lors des rapports sexuels. Cette pratique, dont on trouve aussi beaucoup de traces lorsque les mères se plaignent d’avoir été recousues « trop serrées » semble avoir été généralisée. Je n’ai pas trouvé de statistiques sur le sujet. Les conséquences sont des douleurs importantes, insupportables parfois lors des rapports sexuels, nécessitant parfois une opération chirurgicale ultérieure. (On entend aussi des mères discuter de la façon dont elles ont eu mal après leur accouchement, « jusqu’à ce que leur(s) point(s) lâche(nt) » Et pour quelle raison ? Faire plaisir « au mari » ? Comment des médecins ont ils pu dire à leurs patientes « Votre mari me remerciera » (sic) ? N’est-ce pas une mutilation injustifiable ?
En matière de mutilation, la gynécologie est décidemment en pointe. La question des personnes « intersexes » (qui présentent à la naissance un sexe indéterminé, entre le masculin et le féminin) est assez sordide. La plupart d’entre elles se sont vues « mutilées » à la naissance, sans aucune nécessité, le médecin ou l’équipe médicale décidant du sexe à attribuer, en fonction de critères esthétiques. Certains se sont vus supprimer la partie qui ressemblait à un pénis, et reconstituer un vagin, d’autres enlever la partie féminine de leur anatomie (vagin, utérus). Je ne suis pas très bien placé pour parler en détails de ces pratiques. Elles sont très largement évoquées dans le roman de M. Winckler « le choeur des femmes », ainsi que sur des sites dédiés à la cause des individus intersexes.
Pour moi, ces différentes techniques ont pour conséquence une soumission à la médecine, toute puissante, qui décide non seulement de qui est en bonne santé et qui ne l’est pas, sans l’objectivité scientifique qu’on est en droit d’exiger, mais aussi de la norme à atteindre, quelqu’en soit le prix, même s’il s’agit de faire peur, d’opérer, de mutiler.
Mais finalement, qui blâmer ? Les médecins, qui manquent considérablement de temps, et n’ont plus le temps de communiquer réellement avec leurs patients ? Leurs formateurs ? Les pouvoirs publics ? L’aspect juridique de la médecine moderne ?
Peut-etre, pourtant, qu’il doit bien exister des débuts de solutions !
Pourquoi n’existe-t-il pas systématiquement des groupes de paroles pour les médecins, supervisés par des psys ? Après tout, leur métier est réellement dur et traumatisant. Les psys se supervisent entre eux, pourquoi pas les médecins ?
Pourquoi la formation psy est-elle aussi peu présente lors de leur formation ? Pourquoi ne pas l’inclure dès les premières années, et la rendre centrale ?
Pourquoi exiger des médecins toujours plus de consultations quotidiennes, et pourquoi ne pas permettre et préconiser, au contraire, des consultations de durées minimales plus importantes, où un véritable échange avec le patient pourrait s’instaurer ?
Pourquoi la formation continue des médecins n’est-elle pas obligatoire ? Les médecins de 60 ans ont été formés aux pratiques d’il y a 30 ans. Il y a trente ans, le sida n’existait quasiment pas, la douleur des enfants non plus, pas plus que la plupart des traitements anticancéreux généralisés aujourd’hui.
Pourquoi les labos pharmaceutiques ont-ils une telle main-mise sur la médecine, à travers leurs subventions aux congrès, leur lobbying, leurs visiteurs médicaux ?
Pourquoi ne pas démocratiser, ouvrir à tous les savoirs médicaux ? N’est-ce pas abérrant de voir des ressources réservées uniquement aux médecins ? Quelle science peut se permettre de priver le grand public de ses connaissances ? (je pense en particulier aux sites accessibles uniquement aux médecins (vidal par ex.)…)
En guise de conclusion, je vous invite à lire le serment prếté par les médecins français depuis 1996 (source : Wikipédia)
Au moment d’être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.
J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.
Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me le demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.
J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.
Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque.
N.B. Cet article n’étant pas à proprement parler scientifique, il ne paraîtra pas sur la plateforme du c@fé des sciences.
N.B. 2 Tout commentaire, enrichissant et même me contredisant complètement est le bienvenue.