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MOOC : encore un effort pour démocratiser les savoirs !

Vous connaissez sans aucun doute les MOOCs : « Massive Open Online Courses » ? En général gratuits, dispensés par des universitaires reconnus sous forme de vidéos accompagnées de forum, d’exercices, hang out,…, les MOOCs sont apparus (sous cette dénomination du moins) en 2008 aux USA, en 2012 en France. Grâce à la plateforme FUN (France Université Numérique), chacun peut s’inscrire gratuitement à des cours en ligne passionnant, vous pourrez, par exemple, suivre un cours sur « Comprendre l’économie collaborative » (Mine ParisTech), sur « l’anatomie du bois » (Université de Lorraine), ou encore sur « Le language, entre nature et culture » (Université d’Aix-Marseille).

Source : Wikipédia

Source  (via Wikipédia)

Souvent gratuits donc, les MOOCs m’ont tout de suite paru un formidable outil de démocratisation des savoirs. Quelque soit sa formation initiale, son âge, n’importe qui peut apprendre les secrets de la mécanique quantique, ou de la conception en aéronautique (La plupart des MOOCs ne sont cependant pas accessibles aux sourds et malentendants). La gratuité des cours (pas forcément des certifications, hélas…) permet d’envisager que les populations les plus défavorisées, si elles ont accès à internet, puissent aussi accéder à des cours de qualité dont elles sont généralement privées.

Et patatra ! En décembre 2015, un article de J.D. Hansen (Harvard) et J.Reich (Cambridge) dans la revue Science remet les pendules à l’heure (accessible ici, en accès libre ). D’après leur analyse sur les usagers de 68 MOOCs gratuits proposés par de grandes universités américaines, c’est avant tout aux classes socio-économiques supérieures qu’ils profitent. A travers des indicateurs qu’ils présentent comme robustes (niveau des études des parents, niveau d’étude moyen, et salaire moyen dans la zone geographique habité), ils montrent qu’il existe une corrélation forte entre niveau de vie, et usage des MOOCs. Corrélation encore plus marquée lorsqu’ils ont restreint leur échantillon à ceux qui finissent les MOOCs, et obtiennent les certificats de participation et de réussite.

Cela ne signifie pas que ces cours en ligne ne profitent pas aux classes sociales populaires. Simplement, elles profitent davantage aux classes aisées. Ainsi, au lieu de le réduire, ils augmentent l’écart entre la culture/ l’éducation des classes sociales.

A gauche : des technologies qui réduisent le fossé entre classes aisées et populaires. À droite, qui l'accentue...

A gauche : des technologies qui réduisent le fossé entre classes aisées et populaires. À droite, qui l’accentuent… (issus de l’article cité)

Au-delà des MOOCs, les auteurs pointent qu’en matière de nouvelles technologies et de démocratisation des savoirs, c’est le scepticisme qui devrait être de mise. Pour eux, à chaque arrivée de nouveaux médias (radio, télévision, PC, internet…), la fin des inégalités devant les connaissances a été annoncée. À travers de nombreux exemples, et d’études plus anciennes, ils montrent qu’au contraire, ces nouveaux médias ont eu tendance à accentuer le fossé entre catégories socio-économiques.

Dans mon établissement scolaire où un lycéen sur trois est boursier, j’aime parler des MOOCs, de ce qu’ils peuvent apporter en terme d’autonomie dans la construction de son propre savoir. Malgré cette étude, je continuerai à le faire, à montrer des exemples. Puisque cet outil existe, autant le partager au maximum. Mais il serait bon de ne pas perdre de vue que l’accès au savoir se joue probablement bien plus tôt. Et qu’avant d’investir dans ces technologies, aussi spectaculaires et attrayantes qu’elles soient, c’est d’abord pour une école de qualité, égalitaire, enfin débarrassée des préjugés sociaux, qu’il faut œuvrer.

« Democratizing education? Examining access and usage patterns in massive open online courses » J.D. Hansen, J. Reich Science  04 Dec 2015 Vol. 350, Issue 6265, pp. 1245-1248

Réchauffement climatique : les enseignants américains encore loin du compte

À peine la moitié des états-uniens croit que le réchauffement climatique est lié aux activités humaines. C’est dire l’importance de la médiation et de l’enseignement scientifique sur cette question, très politique au demeurant (ça, c’était pour faire le lien avec mon billet précédent). Publié dans la section Insights de la revue Science, un article fait le point sur le positionnement des enseignants des sciences aux USA sur ce domaine.(1) Parmi ceux qui l’évoquent en cours, ils ne sont que 54 % à souligner le rôle principal de l’activité humaine dans le réchauffement climatique.

WoodleyWonderWorks/Creative Commons

( Crédit : WoodleyWonderWorks/Creative Commons )

En travaillant sur une cohorte statistiquement représentative de 6500 enseignants, Eric Plutzer (Université de l’Etat de Pennsylvanie) et ses collègues ont cherché à savoir quelles étaient les opinions et les pratiques pédagogiques de la profession sur le réchauffement climatique.

La première de leurs constatations est l’insuffisance du temps de cours passé sur le sujet. Chaque enseignant propose, en moyenne, 1 à 2 heures annuelles sur le sujet. Pourtant, l ‘Académie des Sciences américaines, qui a publié en 2012 ce que devrait être le programme en science enseigné jusqu’en terminale, fait du réchauffement climatique une thème à part entière à enseigner. (2)

Par ailleurs, les enseignants sont très mal informés du consensus scientifique sur les causes du réchauffement climatique. A la question : « quel pourcentage de scientifiques soutiennent l’idée que le réchauffement climatique est lié aux activités humaines ? » Ils ne sont que 30 % au collège, 45 % au lycée* seulement à donner la bonne réponse  : « plus de 80 % » (la réponse étant, bien sûr, plus de 95 %). Ceci explique probablement la raison pour laquelle 31 % des enseignants parlent de causes humaines ET environnementales à leurs élèves, afin de ménager ce qu’ils pensent être l’absence de consensus général sur la question…

Enfin, les enseignants de science aux USA semblent manquer cruellement de connaissances sur le sujet. Les modèles climatiques, les preuves concrètes du réchauffement climatique et de sa concomitance avec l’élévation du CO2 atmosphérique ne semblent pas être maîtrisées. Cela se traduit évidement par la difficulté d’enseigner ce qu’ils ont du mal à appréhender, voire qu’ils ont du mal à croire. Cela se traduit également par la mise en avant, par environ 50 % des enseignants, d’éléments hors-sujets comme les pesticides ou le trou dans la couche d’ozone lors de l’évocation de l’évolution du climat…

À l’heure des primaires américaines où Donald Trump, climato-sceptique pur et dur triomphe chez les républicains, dans le pays qui émet le plus de CO2, constater que les enseignants de science ne sont pas des alliés fiables des scientifiques pour parler des causes réelles du réchauffement climatique, est sacrément inquiétant.

 

*correspondance approximative pour « middle-school » et « high-school »

(1) « Climate Confusion Among U.S. Teachers » E. Plutzer et al. Science 2016, 351 (6274), 664-665.

(2) National Research Council A Framework for K-12 Science Education : Practices, Crosscutting Concepts, and Core Ideas (Board on Science Education, National Academic Press, Washington D.C. 2012)

 

Les puissances de 10 dans l’univers

Ah, les fameuses puissances de 10 dans l’univers, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, la bible des ordres de grandeurs ! Tout élève de seconde y passe, et tout enseignant de physique-chimie les présente.

Hélas, en général, cela ressemble à ça :

Ou encore, en flash, à ça :http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/html/peda/scphys/flash/Puissance10.swf ( Recommandé par l’Education Nationale !)

Oui. C’est terrible, ringard, moche,… vieux.

Mais ça, c’était avant. Avant ce site, cette animation, qui est malheureusement en anglais, mais magnifique : http://htwins.net/scale2

Alors, c’est en Flash, mais c’est trop la classe. Voilà un petit aperçu que les auteurs ont proposé sur Youtube… Mais c’est sans la musique planante !

Alors en plus, on peut cliquer sur chaque objet présenté, pour une présentation rapide, mais sympa.

Enjoy ! Et luttons tous contre ces vieux diaporamas qui font la honte de l’enseignement scientifique moderne !

Où trouver des informations fiables sur l’éducation ? (2)

Suite (et fin ) des exemples que l’on peut trouver dans ces formidables rapports de l’OCDE sur l’éducation. (pour voir la première partie, c’est ici).
Je ne vais pas refaire toute l’introduction précédente, sur l’OCDE. Et cette fois, je vais essayer de montrer pourquoi ces comparaisons internationales qui excitent les partis et les syndicats souffrent de limites très importantes.

Budget par an, par élèves ou étudiants.

J’utiliserais, en plus du rapport « Regards sur l’éducation 2011« , les statistiques par l’INSEE, qui en dépit de nombreuses attaques politiques, est un organisme qui reste très indépendant du pouvoir en place.

Voilà ce qu’on trouve : en 2008, les dépenses par an et par élèves du primaires jusqu’au supérieur sont légèrement au dessus de la moyenne des pays de l’OCDE. En dessous pour le primaire, au dessus pour le secondaire, et dans la moyenne pour les étudiants du supérieurs.

Ce qui est plus inquiétant pour l’éducation française, c’est qu’entre 2000 et 2008, à prix constant, l’augmentation du budget par élève en France est la plus faible de toute l’OCDE, suivi de près, il faut le dire, par l’Italie et l’Allemagne.

Venons-en aux limites de ces comparaisons. Tout d’abord, il faut avoir en tête que tous les systèmes d’éducation n’ont pas le même modèle. En France, nous avons les classes prépas, les écoles d’ingénieurs, dont les budgets par an et par étudiants sont très importants, par rapport à l’université, qui est le parent pauvre de l’éducation nationale. Mais ces différences sont gommées au niveau international, de la même manière que sont gommées les disparités entre les différentes écoles du secondaire en Allemagne, etc… Bref, déjà un point qui rend toute comparaison difficile.

Mais ce n’est pas tout. Lorsqu’on regarde l’évolution de ces dernières années, en jetant un coup d’oeil sur les rapports de l’OCDE des années précédentes, on se rend compte que la France était en 2005 nettement en dessous de la moyenne. Que s’est-il passé ? Je ne me souviens pas ces 5-6 dernières années d’investissements massifs dans l’éducation… La réponse apparaît sur la page de l’INSEE : On observe en 2006 un gros décrochage : alors que jusque là, les dépenses stagnaient globalement, d’un coup, on voit une hausse de 6 % dans le supérieur, 7 % dans le primaire, et un très léger tassement dans le secondaire. Ce qui correspond à plus de 3 % de hausse globale . C’est pas grand chose, mais en un an, c’est loin d’être négligeable. Et ça fait passer au dessus de la moyenne, surtout pour l’enseignement supérieur. Ouf. L’honneur est sauf. Le problème, c’est la petite ligne sous le tableau : « [La rupture] de 2006 est due à la modification des règles budgétaires et comptables de l’État (LOLF)« . Pas de hausse !! Un changement du mode de calcul !!

Pour autant, peut-on blâmer l’état français ? En aucun cas. C’est le jeu international. Et nul doute que tous les états de l’OCDE font de même, dès que l’occasion d’améliorer les chiffres se présentent. Mais toute comparaison devient très difficile.

Je souhaitais ici donner un autre exemple de ce type de biais. Voilà ce qu’on peut voir, du côté des créations d’entreprises : En 2009, le nombre de création d’entreprise en France a augmenté de … 75 % ! Si si, au plus fort de la crise, la France a crée grosso modo autant d’entreprises que l’Allemagne et l’Espagne réunies en 2007, avant la crise !!

Création d’entreprise en France (source : APCE : Création d’entreprise en France 2009)

En France, on sait que c’est uniquement lié à la création du statut d’auto-entrepreneur. Et on sait que plus de la moitié de ces entreprises n’ont pas réellement d’activité, quand d’autres servent à masquer des travailleurs précaires (dans le bâtiment par exemple, où grâce à ce statut, l’embauche à la journée est redevenue possible légalement). Mais quel est le regard depuis l’étranger ? Une société ultra-dynamique, optimiste sur l’issue de la crise économique, créatrice de richesse ?

Globalement, commenter ces comparaisons internationales est toujours un exercice agréable, et je m’y suis prêté avec plaisir. Mais il me semble qu’à moins d’être un spécialiste des politiques éducatives européennes, et de très bien connaître les différents pays, les commentaires qu’on peut en tirer seront toujours très creux. Cela ne les empêchera pas d’être nombreux…

Une chose, finalement, est peut-être vraiment significative : la comparaison , et surtout l’évolution de la part de la richesse d’un pays dépensée dans l’éducation. Si la France est au-dessus de la moyenne avec 6 % du PIB dans l’éducation (5,9 % en moyenne) , c’est aussi le pays de l’OCDE, avec Israël, où les dépenses éducatives ont le plus reculé entre 2000 et 2008 (6 % de moins, à euros constant).

No comment (pour une fois).

 

>Où trouver des informations fiables sur l’éducation ? (1)

>

   Avec la campagne de 2012 qui se met en place, le projet « Votons pour la Science », et les manifs d’enseignants, on entend beaucoup, beaucoup de statistiques sur l’éducation nationale, le salaire des profs, le niveau des élèves… Comme par hasard, la situation n’est pas si mauvaise pour la droite, et catastrophique pour la gauche de l’échiquier politique. Et pourtant, tous partent des mêmes sources, et en particulier des données de l’OCDE. Alors, au lieu de dire : qui croire ? allons voir l’information brute. LA ressource, c’est la publication « Regards sur l’éducation 2011« , disponible sur le net.
Avant d’aller plus loin dans l’analyse de quelques exemples, juste un rappel sur ce qu’est l’OCDE, Organisation de coopération et de développements économiques
« La mission de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) est de promouvoir les politiques qui amélioreront le bien-être économique et social partout dans le monde.(…)
L’OCDE offre aux gouvernements un forum où ils peuvent conjuguer leurs efforts, partager leurs expériences et chercher des solutions à des problèmes communs. (…) Nous examinons également le coût des impôts et de la sécurité sociale pour les citoyens, ainsi que le temps libre dont ils disposent. Nous comparons la façon dont les systèmes éducatifs préparent les jeunes à la vie moderne et la façon dont les systèmes de retraite protègeront les citoyens plus âgés. »

Ça, c’est pour le principe. Ensuite, il est intéressant de voir quels sont les états membres de l’OCDE. Ils sont 34. Certains franchement riches (Suisse, Luxembourg, Norvège,…) certains franchement…moins riche (Indonésie, Slovaquie, Hongrie,…) La France, puissance économique notable, sans être assise sur une réserve stratégique de pétrole, ni être un paradis fiscal, se situe dans la moyenne, avec l’Allemagne, les USA, l’Italie, la Belgique, l’Angleterre,… En fait, d‘après les données et les modes de calculs de l’OCDE, qui tiennent compte du pouvoir d’achat pour comparer les PIB par habitant, en 2008, le PIB / habitant de la France était exactement le même que le PIB/hab moyen de l’OCDE. (SOURCE)

Cela amène à une première remarque : 
 Donc si la France apparaît, sur les différents critères comme « dans la moyenne de l’OCDE », ça pourrait être convenable, voire satisfaisant… Oui, mais n’est-il pas important de comparer aussi la France avec les autres pays européens qui lui sont proches, comme l’Allemagne, le Royaume -uni, la Belgique, … ou avec les pays dont l’influence est majeure (USA, Japon…) ? On essaiera donc de voir les résultats de plus près.

Je ne vais ici prendre que quelques exemples, qui ont été (très) repris ces derniers temps par les politiques. (Je ne citerais pas a priori les chiffres, éventuellement les écarts avec les autres pays. Pour ces données, voir les liens sur les documents de l’OCDE)


Premières statistiques : le salaire des enseignants.
Très commenté… par Le Monde, Luc Chatel, tel député de la majorité UMP, tel candidat à la primaire socialiste,… Et on entend de tout : salaires tout à fait dans la norme de l’OCDE, voire au dessus en fin de carrière ; salaire en diminution depuis 15 ans, tout à fait convenable pour certains, insuffisant pour d’autre.

Allez, plongeons-nous dedans… Faut dire que c’est tout un chapitre des « Regards sur l’éducation ». Voici le lien pour le télécharger en pdf.
Encore une remarque préliminaire : les salaires ont été lissés en fonction du coût de la vie (c’est la mention « sur la base des PPA« )
Et tout de suite, première statistique : en 2009, la France est en dessous de la moyenne de l’OCDE quant à la rémunération des enseignants en début de carrière, au bout de 10 ans, au bout de 15 ans de carrière (entre 5 et 10 % d’écart). Par contre, à l' »échelon maximum », un enseignant français dépasse la moyenne au dessus d’environ 5-10 %).Sans ambiguïté.
Si on regarde les 3 premières statistiques (en début de carrière, après 10 ans, après 15 ans), là où c’est assez inquiétant, c’est que tous les pays comparables à la France font mieux. Je ne parle pas du Luxembourg, où un enseignant commence à 80000 USD par an ! ni de la Hongrie, où il ne dépasse pas les 20000 à la fin de la carrière. Si on regarde l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Belgique, etc… Tous sont au dessus de la France.
Si on regarde le fameux « échelon maximum », qui fait dire à certains qu’en France, en fin de carrière, les enseignants sont plutôt bien lotis, on est au-dessus de l’OCDE, mais encore en dessous de la Belgique, Allemagne, USA, Espagne, Portugal, … On est mieux qu’en Italie, Suède, Norvège. Encore faut-il savoir qui atteint cet échelon. Sur le site du ministère, on peut voir que le salaire en fin de carrière varie entre 2500 et 3000 euros, en fonction de l’avancement. Manifestement, tout le monde n’atteint pas l’échelon maximum. Pour en avoir une idée plus précise, l’OCDE a aussi publié le temps moyen qu’il faut pour l’atteindre : 34 ans (p 445). Je ne vais pas comparer ce chiffre avec les autres pays. 9 pays font aussi long ou plus long, les autres moins. Toujours est-il que c’est long, 34 ans, et on peut penser à de nombreux enseignants qui ne l’atteindront jamais. Et qui resteront, inéxorablement, en dessous de la moyenne de l’OCDE, et vraiment en dessous de la moyenne des pays de l’Europe de l’Ouest.
Une dernière remarque. Luc Châtel a pris acte de ces chiffres début septembre, et a regretté que les heures supplémentaires, et les différentes primes ne soient pas prises en compte par l’OCDE. Pour ce qui est des primes, p 449 du même document, figure un tableau recensant les différentes situations où elles existent dans les pays membres. Le résultat est clair : la France ne semble pas donner plus de primes que les autres pays. Sans, il faut le reconnaître, que le montant de ces primes soient précisées. Pour les heures supp’, il est vrai que les enseignants du secondaire en ont, globalement, autant qu’ils le veulent. Ce qui est permis par une durée de travail statutaire de 18 heures (devant les élèves). Il est à noter que les professeurs du primaire ont un temps de travail de 27 heures, avec beaucoup moins de prime, et une possibilité très restreinte de faire des heures supplémentaires.
Certaines statistiques complémentaires sont donc nécessaires pour parfaire l’analyse, puisque d’après le ministre de l’éducation nationale, il faut augmenter de 10 à 13 % les montants annoncés par l’OCDE pour arriver aux vrais salaires des professeurs. Et il est inutile de comparer alors ces résultats aux autres pays, pour lesquels il faudrait aussi augmenter les montants… Sans compter le temps de travail, qui est très difficile à comparer, entre des pays où comme la France, seulement la présence devant les élèves est comptabilisé et d’autres, où le temps de travail tient compte des réunions, d’heures d’astreinte dans les établissements… Et puis on peut parler de la pénibilité du travail, lié aux nombres d’élèves par classe, aux diverses obligations complémentaires…

allez, une petite pause… la vie des profs, vue par W. Disney (1952)…

A suivre : le budget par an, et par élève/étudiant. [ Ouille, celle-là aussi a été âprement commentée. ]